Le Romantisme

Le romantismeLa création d’un courant romantique (genèse):

Trois facteurs vont modifier la façon de peindre au sortir de cette Révolution française.
– C’est en partie la redécouverte de notre patrimoine national reposant dans les musées.
– Ensuite, c’est l’essor de la littérature romanesque (le genre littéraire n’ayant même pas un siècle) qui vient concurrencer la poésie ou le théâtre.
– Enfin, l’influence culturelle de Jean-Jacques Rousseau en France, de Kant ou Wilhelm Heinrich Wackenroder l’écrivain allemand précurseur également de ce romantisme littéraire qui, notamment, s’affichait en Allemagne comme anti-français et anti-rationnaliste, ne sont pas négligeables. On le voit, le romantisme est d’abord un courant littéraire. En Angleterre, les « Poèmes d’Ossian (1760) » sont une œœuvre fictive de fausses « vieilles poésies » de l’anglais James Macpherson qui signait Ossian (nom d’un ancien barde écossais du IIIe siècle). Les recueils de nouvelles où se croisent le mystère et le surnaturel furent très prisés à cette époque. Le roman « gothique » ou médiéval eut aussi des émules, tout autant que certaines toiles rococo …
« Le romantisme est … dans la manière de sentir. Pour moi, le romantisme est l’expression la plus récente, la plus actuelle du beau. Qui dit romantisme dit art moderne, c’est à dire intimité, couleurs, aspiration vers l’infini exprimée par tous les moyens que contiennent les arts »  Charles Baudelaire salon de 1846.
En peinture, ce mouvement n’apparait pas comme un corpus organisé, mais plutôt comme un état d’âme induit par les idées révolutionnaires et le basculement d’un centre de gravité « culturel ». Cette nouvelle façon de penser « la société » va engendrer une réaction entre les tenants de la peinture érudite et académique et les petits nouveaux « déconnectés » du réel qui voudront peindre le « ressenti » (la caricature et le geste) plutôt que le réel avec sa maitrise du pinceau. Certains peintres vont même être qualifiés de « romanticismes » (bordéliques, insoumis… voulant s’extraire de toutes les règles existantes). C’est Stendhal qui avait donné ce nom aux littérateurs « modernes ».

LE ROMANTISME (caractéristiques)

Historiquement,  le mouvement débuterait dans les années 1770 jusqu’à 1800 (première période), puis 1800 à 1824 (seconde période « le combat », date de la mort de Géricault), enfin l’âge adulte du romantisme s’étalera jusqu’en 1840.

la civilisation occidentale a connu un bouleversement profond. La Révolution française en est la manifestation la plus spectaculaire. Incidemment, toutes les valeurs culturelles aussi bien que sociales furent altérées. On peut appeler romantisme cette conscience nouvelle qui a émergé de cette période charnière où les jeunes peintres embrumés par les idées de la Révolution ne voulaient plus peindre les héros de l’antiquité gréco-romaine. A la reconstitution rigoureuse, ils préfèrent peindre le « ressenti » dans des ambiances nébuleuses et torturées comme envahi du spleen baudelairien !
Les thèmes abordés sont puisés dans la littérature précitée, le Moyen-âge est une valeur redécouverte pour l’exotisme, la nostalgie et la pureté de la période « courtoise » (les nazaréens allemands en feront leur unique inspiration, de même que les préraphaélites de Grande Bretagne qui tentent de retrouver le style et l’esprit de l’art religieux médiéval en ouvrant une autre voie au romantisme. Ils prônent tous le retour à l’iconographie poétique du Moyen-Age (un mélange d’Art, de récit de chevalerie et de religion), éventuellement aussi à la période de la Renaissance). Le mystère, l’imaginaire, le fantastique attire les peintres qui n’hésiteront pas à exploiter le pathétique, la folie, le cauchemar, le doute, la peur, la mort ou l’érotisme. C’est d’ailleurs à cette époque que nait le mythe du « peintre maudit ». La peinture animalière est l’un des succès étonnant de ce mouvement romantique.
Au niveau de la technique, le romantique aime les couleurs, le clair-obscur, la touche très apparente, la pâte est triturée et épaisse et laisse voir le geste inspiré du peintre.

La petite histoire romantique (la bataille contre les néoclassiques)

En France, ce romantisme apparaît sous la Restauration (1815) et est immédiatement dirigé contre David (le célèbre peintre) et son école qui domine depuis 30 ans la peinture, par des maîtres illustres comme Géricault, Ingres et Delacroix. David était alors un peintre de l’Histoire (les plus méritants à cette époque) et le public (jusqu’à 60.000 individus durant un salon) se pressait pour admirer ses œuvres et même payait jusqu’à  deux francs-or pour voir « les sabines ». Rien à voir avec ceux qui se complaisaient dans l’Art mineur du portrait ou du paysage ! Le corps était alors en permanence confronté aux canons de la sculpture antique, toute imperfection était systématiquement gommée. Le Davidien évite les effets de brosse jusqu’à rendre son œœuvre impersonnelle. La couleur ne sert qu’à souligner un modelé. On répudie les effets de lumière et on éclaircit les ombres avec de simples frottis. Ceux, des Davidiens, qui veulent introduire le clair-obscur sont vite remis dans les rails. Il se comptait à l’époque quelques peintres dissidents au classicisme tenu par une main de fer par David : Vien, Regnault, Greuze et surtout Pierre-Paul Prud’hon (peintre de la grâce féminine par excellence).

La première conquête de l’école du romantisme se situe vers 1819 et ce fut Théodore Géricault, qui en eut le mérite avec l’exposition de son « Radeau de la Méduse ». Les chantres du classicisme dirent leur dégoût pour cet « amas de cadavres », dont le réalisme leur paraît si éloigné du beau idéal cher aux davidiens. Mais la grande bataille s’était déroulée au Salon de 1824 entre les chefs des deux écoles : Ingres et Delacroix. L’un exposait le Vœu de Louis XIII, l’autre les Massacres de Scio. Dès le Salon de 1824, on peut dire que deux camps étaient d’égale force : les Davidiens (l’ancienne école classique) et les premiers romantiques, Delacroix en tête. Ingres, quant à lui, demeurait tiraillé entre les deux camps et très convoité par les uns et les autres. Le 2 janvier 1826 tous les journaux annoncèrent la mort de Louis David, mort en exil (à Bruxelles), au moment où son école était le plus menacée. « L’ancien régime des beaux-arts » comme on le taxa dès 1827, perdit alors de son aura, au profit de ceux dont on disait alors que leurs peintures effrayaient les bonnes et les enfants !

En 1829, lisait-on dans une gazette « la silhouette » :
« Le classique fait le beau, le romantique affecte de paraître laid. Le premier est sec, maniéré et théâtral, le second, n’est pas moins ridicule avec ses jambes tordues, son horrible figure et les teintes ignobles de son fard qu’il prend pour de la couleur »
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Peindre des arbres de taille colossale aux troncs tordus, des rochers, des ravins, jeter des ombres de la nuit ou l’effroi de la tempête sur la scène, c’était faire œœuvre romantique ! Alors que selon la formule classique, les paysages devaient avoir des lignes symétriques et des masses décoratives qui ne concourent qu’à donner une majestueuse impression au sujet. Selon la revue française, le romantisme est « L’affranchissement de l’art de peindre entravé par un système de lois et de restrictions arbitraires ». Définition assez floue et qui permet de constater que le romantisme n’est pas à proprement parlé, une école rigoureuse comme celle du classicisme, mais opère tel un courant (ou mouvement) pictural sur différents fronts de façon un peu confuse avec pour seule doctrine « l’art pour l’art et sans entrave » ! On pourrait aussi dire que le romantisme, c’est l’acceptation du ressenti de sa propre conscience : mélancolie, irrationalité, excentricité, égocentrisme, désespoir face à la normalité de la vie et le désir d’être mené par les forces de la nature « vivre sa vie, suivant ses instincts profonds ». En ce sens le romantisme se désolidarise des règles sociales communément admises depuis des lustres. Le romantique s’astreint de tout enseignement général et l’actualité n’est pas son thème de prédilection, au point qu’ils en oublient de peindre leur temps pour ne peindre que pour eux-mêmes (réflexion que l’on pourrait transposer aisément à l’art contemporain prétendu moderne de ce 21e siècle). Les romantiques étant des individualistes avant tout. Le romantisme écarte par réaction tout sujet antique dévolus précédemment aux classiques, de la même façon, qu’il évite les sujets de la vie contemporaine pour ne pas être catalogués « naturalistes ». Par un retour régénérateur, vers les idées de la Renaissance, ils se retournèrent la peinture religieuse, mais aussi, l’histoire médiévale, les fictions littéraires, l’exotisme, ils aspirent au mystère et à l’imagination plus qu’à la morne existence journalière, ils refusent toute visée moralisante et ont un goût prononcé pour l’irrationnel et l’émotionnel. A l’époque, la découverte d’Herculanum et de Pompéi, n’était pas étrangère à un sentiment d’ouverture vers d’autres cieux. Les campagnes de Napoléon mirent au goût du jour l’intérêt pour d’autres civilisations arabe ou juive. Avant le Romantisme, l’art était pour une part artisanat avec comme corollaire, le métier et la technique, il répondait d’ailleurs souvent à une commande. Le mouvement Romantique s’affranchit de la demande et impose d’autres critères plus subjectifs, comme l’émotion personnelle, premier pas peut-être vers l’art moderne et l’esprit « content de rien ».

Toutefois, parmi ces romantiques, d’autres refusèrent de se réfugier dans l’exotisme ou le monde des légendes et restèrent attachés à la description des bouleversements politiques et sociaux propres à leur époque. Certains étaient passionnés par les conquêtes napoléoniennes (Gros, Géricault ou Goya en Espagne), d’autres très influencés par l’esprit de la Révolution française. Il en découle le concept de l’artiste de génie, incarné par Turner ou Delacroix qui allèrent jusqu’au bout des possibilités de leur propre langage pictural, sans laisser ni disciples, ni élèves.

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Les peintres romantiques majeurs

Eugène Delacroix : « Peintre français, fils du conventionnel Charles Delacroix, né à Charenton-Saint-Maurice le 26 avril 1798, mort le 13 août 1863. Après de solides études au lycée Louis-le-Grand, il montra, un don général pour l’art. C’est la musique qui sembla l’attirer de préférence, et toute sa vie il resta amoureux de cet art. La passion pour la peinture fut plus concrète. En 1815, à dix-sept ans, il fut l’élève de Pierre Narcisse Guérin (un peintre classique). Il s’inscrit aux Beaux-Arts en 1816. En 1918, il avait acquis une certaine maitrise et, en 1819, Delacroix reçoit sa première commande, La Vierge des Moissons, pour l’église d’Orcémont (près de Rambouillet), puis aborde pour la première fois la décoration avec la salle à manger de l’hôtel particulier de M. Lottin de Saint-Germain, situé dans l’île de la Cité. En 1822, malgré le mauvais vouloir de son maître Guérin, il envoie au Salon le Dante et Virgile qui y obtient le plus grand succès que puisse désirer un artiste : des admirations enthousiastes et un déchaînement de critiques injustes. En 1824 il expose Le Massacre de Scio qui accentue encore la tempête qu’avait soulevée son premier Salon. Théophile Gautier seul en parle avec une admiration sans réserves….Au Salon, vers 1827, Delacroix ne présente pas moins de treize peintures auxquelles il ajoute au début de l’année 1828, La mort de Sardanapale (Paris, musée du Louvre). L’œuvre fait scandale, mais est toutefois achetée par l’État. Il publie une suite de dix-sept lithographies illustrant le Faust de Goethe. La ville de Nancy lui commande La mort de Charles le Téméraire (dite aussi La bataille de Nancy ; Nancy, musée des Beaux-Arts). Le 4 mars 1831, Delacroix est nommé chevalier de la Légion d’honneur. Il expose au Salon onze œuvres. Parmi celles-ci, La Liberté guidant le peuple (Paris, musée du Louvre) que le roi Louis-Philippe fait acheter pour le musée Royal. Le 5 décembre, Delacroix est invité à se joindre à la mission extraordinaire conduite par le comte de Mornay au Maroc. Cette mission durera 6 mois, commence au Maroc et se finit à Alger. Delacroix a rapporté une multitude de dessins, aquarelles, esquisses et notes, ainsi que sept albums. Quatre d’entre eux sont parvenus intacts jusqu’à nous. Trois sont conservés au musée du Louvre et un au musée
Condé à Chantilly. Ce voyage a modifié profondément sa façon de peindre, notamment sa perception de la lumière. A partir de maintenant, Delacroix est présent annuellement à tous les salons où il présente de nombreuses toiles issues de son voyage en Orient. En 1860, son état de santé empire, il ne peut presque plus peindre, le Le 13 août 1863, il s’éteint à 7 heures du matin.
Avec ses erreurs et ses défauts, Delacroix reste le peintre le plus considérable du siècle. Cette fécondité extraordinaire dans le nombre des productions a son analogie dans la nature de son œuvre elle-même : l’érudition considérable du peintre d’histoire, la profondeur du psychologue et la fougue des passions humaines sont poussées à un tel degré d’intensité que tout d’abord devant une toile de Delacroix c’est l’étonnement qui précède l’admiration; mais celle-ci suit de près. La maestria dans les effets de lumière, l’agencement savant et harmonieux des lignes, la splendeur du décor vous empoignent, et c’est à peine si parfois une petite négligence échappée à ce génie tout entier requis par l’idée, vient apparaître comme pour nous rappeler que l’absolue perfection n’est pas de l’homme. Néanmoins c’est avec justice qu’on l’a appelé le maître de l’école française.


Dante et Virgile aux enfers » Première toile exposée par Delacroix.


La liberté guidant le peuple » présentée au Salon de Paris en 1831

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Théodore Géricault : Né le 26 septembre 1791 à Rouen, mort à Paris le 26 janvier 1824, Théodore Géricault issu d’une famille bourgeoise royaliste, il suit ses parents qui s’installent à Paris en 1796. Là, il entre au lycée, mais les études ne l’intéressent guère ; il n’a que deux passions : l’art et le cheval. Sa mère meurt en 1808, et grâce à son héritage, le jeune Théodore, entre dans l’atelier de Carle Vernet (1758-1836) peintre spécialisé dans l’étude des chevaux. Il se lie avec le fils du maître, Horace Vernet. En 1810, il quitte l’atelier pour se joindre à celui de Pierre-Narcisse Guérin, maître de l’école néo-classique, puis le 5 février 1811 à l’école des Beaux-arts de Paris. Il présente au Salon de 1812 une peinture équestre qui fait sensation, il remporte même une médaille. Mais le Salon suivant ne lui apporte que déceptions : ses œuvres passent inaperçues. En 1814, il suit le roi Louis XVIII en fuite à Gand. Après avoir échoué au concours du Prix de Rome en 1816, il voyage en Italie, découvre les peintres de la Renaissance italienne, Michel-Ange, Raphaël et le peintre flamand Rubens. De retour à Paris, il s’installe rue des Martyrs, pas loin de son ami Horace Vernet, et prépare une œuvre monumentale : le radeau de la Méduse, qui sera présentée au Salon de 1819. En 1819, un nouveau Salon s’ouvre au Louvre. Géricault veut réaliser une œuvre immense, spectaculaire. Cherchant son inspiration dans les journaux, il y découvre l' »affaire de la Méduse », catastrophe maritime peu glorieuse que la monarchie restaurée avait tenté d’étouffer. Le fait divers que le peintre expose sur sa toile est celui du naufrage d’une frégate, La Méduse, le 2 juillet 1816, au large des côtes du Sénégal. Ce bâtiment de la marine royale, avec près de 400 membres d’équipage à son bord, avait pour commandant Hughes Duroy de Chaumareys, officier incompétent, révoqué sous l’empire, mais nommé dans ses fonctions à la Restauration. Alerté par son équipage de l’imminence d’un danger, le commandant refuse d’y prêter attention et c’est le drame: le navire coule corps et biens. Les officiers et hauts fonctionnaires ont tôt fait de s’emparer des six canots de sauvetage, abandonnant navire et naufragés au mépris du code d’honneur de la Marine. Les 150 autres membres de l’équipage s’entasseront dans des conditions pitoyables sur un radeau de 20m sur 10m, construit à la hâte au moyen de rondins de bois. Celui-ci devait être tiré par les canots de sauvetage, mais la corde fut « mystérieusement » coupée. Un orage éclate, et ce naufrage se transforme en une odyssée de plus en plus atroce où se succèdent scènes de meurtres, suicide, folie et cannibalisme. Le moment culminant choisi par Géricault dans cette dérive qui durera treize jours, est celui où les naufragés voient au loin le navire qui vient les sauver, le brick Argus. Géricault peint cet instant intensément dramatique, « entre salut et perdition », où les hommes encore valides se lèvent tant bien que mal pour faire signe au navire qui point, à peine visible, à l’horizon. D’avril 1820 à novembre 1821, Géricault organise une exposition itinérante en Angleterre, en compagnie de son ami Charlet, un lithographe qui l’initiera à cette technique. En Grande -Bretagne, il pratique l’équitation et prend pour thème essentiel le cheval. Il peint les courses de chevaux (le derby d’Epsom – 1821) et fait de nombreux dessins et lithographies d’une puissance extraordinaire évoquant le dur labeur du cheval au travail ainsi que les scènes de la vie quotidienne. La peinture anglaise l’inspire beaucoup.
En novembre 1821, il rend visite au peintre Jacques-Louis David en exil à Bruxelles. Il rentre à Paris en décembre 1821. Entre 1822 et 1823, Géricault mène une vie désordonnée, dépense de grosses sommes d’argent pour entretenir plusieurs chevaux. Parallèlement à cette vie, son art s’oriente vers les peintures évoquant la souffrance et la mort. Après des visites à la Salpetrière, il peint une série de dix portraits « d’aliénés mentaux ». Cinq toiles subsistent actuellement, comme la monomane du jeu, le kleptomane ou la monomane de l’envie. Ces toiles marquent l’intérêt de l’époque pour l’expression des névroses. Peu de temps après son retour d’Angleterre, il avait fait une chute de cheval. L’abcès qui s’était formé du côté gauche avait été traité, mais la lésion à la colonne vertébrale est passée inaperçue. Deux nouveaux accidents entraîneront une aggravation de ses lésions : il s’alite en février 1823 et ne se relèvera jamais. Il meurt le 26 janvier 1824, laissant inachevés de grands projets, restés à l’état d’esquisses, traitant de l’abolition de l’esclavage, l’Inquisition et la traite des Noirs. Ayant peu exposé de son vivant, Théodore Géricault laisse une œuvre malheureusement dispersée, mais riche et variée, témoignant de sa quête de l’humain. Ses œuvres les plus « dérangeantes » sont des études sur des têtes de suppliciés ( Stockholm ), des fragments de membres humains (Musée de Montpellier). Géricault introduit dans la peinture le mouvement, la couleur, et les thèmes réalistes qui permettent de parler, à partir de Delacroix son héritier spirituel, d’une nouvelle école : le romantisme.


Officier de Chasseurs à cheval, 1812, première toile (Louvre, Paris)


Le Radeau de la Méduse, 1819 (Louvre, Paris). Peint au noir de bitume, en dépit de toutes les règles académiques, ce tableau est in-restaurable.


La monomane de l’envie 1820

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Joseph Mallord William Turner est un peintre, aquarelliste et graveur britannique, né le 23 avril 1775 à Londres et mort le 19 décembre 1851 à Chelsea. Initialement de la veine romantique anglaise, son œuvre est marquée par une recherche novatrice audacieuse qui fera considérer celui que l’on surnomme le « peintre de la lumière » comme un précurseur de l’impressionnisme, avec son contemporain John ConstableJoseph Mallord William Turner est un peintre, aquarelliste et graveur britannique, né le 23 avril 1775 à Londres et mort le 19 décembre 1851 à Chelsea. Initialement de la veine romantique anglaise, son œuvre est marquée par une recherche novatrice audacieuse qui fera considérer celui que l’on surnomme le « peintre de la lumière » comme un précurseur de l’impressionnisme, avec son contemporain John Constable. Sa première période (1800-1820) est marquée par des scènes mythologiques et historiques pittoresques, dans lesquelles les couleurs sont tamisées tandis que les détails et les contours sont mis en évidence. Il subit alors l’influence du peintre paysagiste français du XVIIe siècle, Claude le Lorrain. L’utilisation que fait celui-ci des variations atmosphériques apparaît dans Lever du soleil à travers la vapeur (1807, National Gallery, Londres) et son traitement des formes architecturales est manifeste dans la Fondation de Carthage par Didon (1815, National Gallery). Il tint également des carnets de voyages et produisit des séries de gravures, dont le Liber Studiorum (1807-1819), resté inachevé, qui proposait une classification des types de paysages. Les œuvres de la seconde période (1820-1835) sont caractérisées par des couleurs plus brillantes et par la diffusion de la lumière. Dans deux des meilleures œuvres de Turner, la Baie de Baies (1823, National Gallery) et Ulysse raillant Polyphème (1829, National Gallery), l’utilisation de la lumière donne une radiance particulière aux couleurs et adoucit les ombres, les formes architecturales et topographiques. Au cours de cette période, il réalisa également un certain nombre d’illustrations pour des ouvrages relatifs à la topographie, ainsi qu’une série de vues de Venise à l’aquarelle. Le génie artistique de il atteint son apogée au cours de la troisième période (1835-1845). Dans les œuvres telles que Tourmente de neige en mer (1842, Tate Gallery, Londres), Paix-Enterrement en mer (1842, Tate Gallery) et Pluie, vapeur et vitesse (1844, National Gallery), il parvient à un sens vibrant des forces en représentant les objets comme des masses indistinctes à l’intérieur d’un halo de couleurs chaudes. Parmi les autres œuvres célèbres de cette période, citons le Combat du « Téméraire » (1839, National Gallery) et Arrivée à Venise (1844, National Gallery of Art, Washington). Il mourut à Londres le 19 décembre 1851.


« Pêcheurs en mer » 1796 première toile exposée à la Royale Academy


Didon construisant Carthage, 1815


« La bataille de Trafalgar » 1822


Le dernier voyage du Téméraire 1839 (le style impressionniste est évident au niveau du traitement de la lumière)

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Caspar David Friedrich, né le 5 septembre 1774 à Greifswald en Poméranie suédoise et mort le 7 mai 1840 à Dresde, est le chef de file de la peinture romantique allemande du XIXe siècle.
Vers 1788, Friedrich dessine ses premiers croquis et en 1790 prend des cours de dessin avec Johann Gottfried Quistorp qui lui fera découvrir le dessin d’architecture et la gravure.A l’âge de 20 ans Friedrich entre à l’académie de Copenhague avec pour professeur Nicolai Abildgaard, Jens Juel et Christian August Lorentzen, il y exécute des copies en plâtre de sculptures antiques et étudie la peinture de paysage néerlandais, durant 4 années. Ensuite, il s’installe à Dresde, en Saxe ou il peint ses premiers paysages au sépia d’une technique précise dont il deviendra rapidement la maître, le jeune artiste les présentera à l’exposition artistique de l’académie de la ville. A Dresde, Friedrich devient membre d’un cercle qui comprenait le peintre Philipp Otto Runge, Carl Gustav Carus, Johan Christian Dahl, les écrivains Novalis, les Schlegel, le poète Ludwig Tieck.
Friedrich voyage souvent, se rend dans le nord de la Bohème, à Nouveau-Brandebourg, à Greifswald et à Rügen. A partir de 1810 sa carrière prend de l’essor il crée des toiles innovantes dont: Le Moine au bord de la mer et L’abbaye dans la forêt ; En 1814 il participe à l’exposition d’art patriotique à l’occasion de la libération de Dresde et y présente : Le chasseur dans la forêt ; La tombe d’Arminius et Les tombes des combattants pour la liberté ainsi qu’un dessin au sépia. En 1816, Friedrich devient membre de l’académie de Dresde avec un salaire de 150 thalers qui décidera le peintre à fonder une famille, il épouse en 1818 Caroline Bommer, c’est à cette période pendant son voyage de noces qu’il peint des toiles majeures très poétiques dont : Le voyageur au-dessus de la mer de nuages et Falaises de craie à Rüngen qui représente les rochers de Stubenkammer. En 1819 la situation politique se détériore avec la restauration de l’Ancien Régime par Metternich ; le congrès de Carlsbad amène la censure et la poursuite des démagogues, des évènements qui laissent Friedrich profondément amer.
En 1820 Friedrich reçoit la visite du futur tsar Nicolas de Russie qui fera par la suite acheter de nombreuses toiles du peintre par l’intermédiaire du poète et conseiller d’État Choukovski. En 1823 le peintre norvégien Johan Christian Clausen emménage chez Friedrich, les deux artistes seront très liés et exposeront ensemble. En 1824, il peint une de ses plus remarquable tableau : La mer de glace, le poste devenu vacant de professeur titulaire de dessin paysager à l’Académie lui est refusé alors qu’il y aurait droit de par son rang. Il faut dire que beaucoup avait noté qu’il ne peignant que des modèles de dos, car sa maitrise du dessin laissait à désirer !

Vers 1826 Friedrich tombe gravement malade et part en cure à Rügen, ne pouvant peindre, le peintre se concentre sur le dessin et connaît des difficultés financières, sa santé s’améliore vers 1828. Au printemps de 1830 le Kronprinz Frédéric-Guillaume de Prusse lui rend visite. En 1834, lors de la visite de l’atelier de Friedrich le sculpteur David d’Angers qui découvre sa toile : La mer de glace, aura un célèbre mot pour définir l’art de Friedrich : Voilà un homme qui a découvert la tragédie du paysage.
En 1835, une congestion cérébrale le laisse paralysés des bras et des jambes, Friedrich vend ses toiles au tsar pour partir en cure à Teplitz. Le peintre décède le 7 mai 1840 et sera inhumé le 10 mai au cimetière Trinitatis de Dresde.


Voyageur contemplant une mer de nuages (1818)


Falaises de craies sur l’île de Rüngen (1818)

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 Johan Christian Claussen Dahl (J. C. Dahl): né le 24 février 1788 à Bergen et mort le 14 octobre 1857 à Dresde) était un peintre paysagiste romantique norvégien. Il reçut à Bergen une formation artisanale puis, en 1811, se rendit à Copenhague et s’inscrivit à l’Académie des beaux-arts, où il fut marqué par les artistes danois J. Juel et C. W. Eckersberg, les anciens paysagistes hollandais (Ruisdael, Everdingen, Hobbema et Jan Both) ainsi que par les dessins de Claude Lorrain. Il se manifesta tout d’abord en une suite de paysages danois (1814). Fixé à Dresde en 1818, il devint membre de l’Académie des beaux-arts en 1820 et professeur en 1824. Il se lia d’amitié avec G. D. Friedrich, dont les premiers paysages romantiques lui laissèrent une forte impression. Au cours d’un séjour en Italie (1820-21), il exécuta de nombreuses études d’après nature, fraîches et spontanées, dans lesquelles il se montre attentif à rendre fidèlement la lumière et l’atmosphère. En 1826, Dahl accomplit son premier voyage d’études dans son pays natal et découvrit la Norvège de l’Est et ses montagnes ; il décida d’entreprendre la description de son pays en une longue suite de tableaux de grand format, valables par leur objectivité, la richesse du détail et leur effet dramatique : Naufrage sur la côte norvégienne (1832, Oslo), la Cascade de Helle (1838,), Bouleau dans la tempête (1849, Bergen, Billedgalleri). Il devint ainsi le fondateur d’un nouveau style et le professeur d’une lignée d’élèves tels que Thomas Fearnley. L’influence de son école atteignit aussi la peinture de paysage allemande et danoise. Le recueil de planches dessinées d’églises norvégiennes en bois, constitué à partir de son œuvre, témoigne de son vif intérêt pour le passé culturel norvégien. Ses paysages nordiques sont principalement conservés dans les musées d’Oslo, de Copenhague, de Berlin, de Hambourg.


impressionnant cette luminosité !


Scene of the Villa Malta, 1821


Stalheim, 1842


L’éruption du Vésuve, 1826

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Autres peintres romantiques :

Francisco Goya (1746-1828)
COLE Thomas (1801-1848)
DELAROCHE HIPPOLYTE dit PAUL (1797-1856)
DECAMPS ALEXANDRE (1803-1860)
BONINGTON RICHARD PARKES (1802-1828)